Oui, la langue française a emprunté des mots à l’arabe. En réalité, ils sont deux fois plus nombreux que ceux d’origine gauloise! On a tendance à penser aux termes plus récents comme “kiffer”.
Pourtant, il y a eu des époques plus riches, lexicalement parlant. Celles-ci datent d’une époque où le monde arabo-musulman était bien en avance sur l’Occident. Voici quelques exemples :
- Arobase : De l’arabe ar-rub‘ qui désigne une unité de mesure, plus tard symbolisée par @.
- Rames et ramettes de papier : De l’arabe rizma, «liasse», désignant aussi une unité de mesure.
- Les mots scientifiques sont reconnaissables par le préfixe al : alcaline, algorithme, algèbre, alchimie, alcool, etc.
- Chiffre de sifr, "zéro".
- Tarif , de ta‘rîfa.
- Goudron, de qutrân.
- Arsenal, de dâr as-sinâ‘a, l'atelier de fabrication.
- Jarre, de jarra.
- Récif, de rasîf.
- Chemise, de qamîs.
- Jupe, de jubba, un vêtement de lin ou de coton que portaient sous leurs cottes de maille les chevaliers.
Le monde arabo-musulman n’était pas uniquement en avance scientifiquement, mais également sur le plan agricole. On trouve ainsi des termes français qui puisent leurs racines dans les langues moyen-orientales.
- Le cumin, de kammûn.
- Le sucre, de sukkar.
- Le caramel, de kura muhalla, littéralement «boules sucrées».
- Le sirop, de sharâb, la «boisson».
- Le sorbet, de sharba, (ou sherbet en turc).
- Le café, de l’arabe qahwa (ou kahve en turc).
Enfin, beaucoup de mots persans ont intégré le lexique du français par l’intermédiaire de l’arabe. L’épinard, par exemple, vient du persan asfinâj, devenu isbinâkh en arabe.
D’autres viennent du turc ottoman des XVIe-XVIIe siècles, comme divan, de diwân.
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